Ancien directeur des Affaires européennes au Conseil de sécurité nationale sous la présidence Clinton, l’ex-ambassadeur de Barack Obama auprès de l’Union européenne estime que l’heure est au sursaut face à la montée des extrêmes droites en Europe et à la perspective d’un retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
Illustration : Marina Mathonnat
Pourquoi estimez-vous que cette année 2024 est historique des deux côtés de l’Atlantique ? Anthony Gardner En Europe comme aux États-Unis, il est évident que le populisme est devenu une réalité. Cette idée démagogue en Europe, qui consiste à prétendre que tout est facile alors que le monde est de plus en plus compliqué, coïncide avec la capacité de plus en plus visible de certains responsables d’instrumentaliser les colères existantes. L’une de ces colères est liée au sentiment de ne plus reconnaître son propre pays, un sentiment nostalgique d’une époque où on avait l’impression que son pays avait davantage de poids ou d’influence. Cette colère s’ajoute à une fatigue de l’opinion publique sur le soutien qu’il faut apporter à l’Ukraine. Ce qui me frappe, c’est que scrutin après scrutin, les opinions se satisfont peu4555