Par Michèle Cotta
Sale temps, décidément, pour Nicolas Sarkozy. On s'attendait à une vague, c'est un tsunami historique : pour la première fois de l'histoire de la Ve République, la gauche est majoritaire au Sénat. Ce résultat n'est pas seulement mathématique, il est surtout politique. Mathématique : le succès sénatorial est évidemment la conséquence des nombreuses élections intermédiaires, municipales, cantonales, régionales que le pouvoir a perdues depuis 2007.
Pour autant le résultat de dimanche n'avait été prévu par personne : ni par la droite, ni par la gauche elle-même. C'est donc qu'il s'est passé quelque chose que la seule arithmétique n'explique pas, c'est à dire, n'en déplaise à Jean-François Copé, un véritable désaveu de la majorité : Nicolas Sarkozy est le premier président de la Ve République à perdre le Sénat. A sept mois de l'élection, ce n'est pas une péripétie, c'est un véritable bouleversement politique. Sans doute existe-t-il des raisons à cette défaite : la naissance des conseillers territoriaux, la mise au régime sec des finances locales ont créé un mécontentement que les grands électeurs ont renvoyé, dans leur vote d'hier, à la tête de la majorité. Les divisions et les dissidences au sein de la droite ont également accentué l'échec.
Non classé
Le désaveu
28 septembre 2011