Politique
Cahiers de campagne – 4
5 octobre 2011
Lundi 26 septembre
Gueule de bois dans la majorité. Derrière les calculs proprement arithmétiques, l’évidence est là : la gauche a largement gagné un bastion que l’on pensait invincible par elle. Victoire si large qu’à l’Élysée, où Nicolas Sarkozy reçoit ce matin François Fillon et Jean-François Copé, la décision est prise de ne pas chercher à grappiller quelques suffrages pour priver les socialistes et leurs alliés de leur victoire. Toute tentative de débauchage apparaît pire que le mal : être accusé de déni de démocratie en tentant de séduire trois ou quatre sénateurs désireux de quelque avantage serait, dans le climat actuel, déjà lourd, la plus terrible des accusations.
Mardi 27 septembre
L’inquiétude gagne parmi les élus de la majorité. L’analyse montre que ce sont les grands électeurs des cantons ruraux essentiellement qui ont fait défaut lors du vote de dimanche. Pour la première fois, les élus UMP, à l’Assemblée ou au Sénat, se posent, tout bas, la ques- tion. Comme ils la posent eux- mêmes aux commentateurs, le « tout bas » passe au stade de la rumeur : déjà, il y a quelques semaines, une ancienne conseillère de Georges Pompidou et de Jacques Chirac – inutile de chercher longtemps, il n’y en a qu’une – exprimait sa conviction que Nicolas Sarkozy pourrait ne pas se représenter. Écartée d’un revers de la main, l’interrogation est relayée aujourd’hui aux Quatre Colonnes ou dans les salons dorés du Sénat par les propres partisans du Président : jusqu’à quel point, se demandent-ils, celui-ci est-il atteint ? Existe-t-il, comme l’a dit tout haut Philippe Marini, réélu sénateur de l’Oise et actuel rapporteur de la commission des finances, une « candidature alternative » à celle de l’actuel président de la République ?