Déprime aux Quatre Colonnes par Nathalie Segaunes
Même si les élections sénatoriales ne sont pas comparables, elles ont provoqué un choc à l’Assemblée. Revenant de leur circonscription, les députés de la majorité ont broyé du noir toute la semaine. Les plus pessimistes évoquant les législatives de 1993 et la déroute socialiste de l’époque : la gauche, partie à 300, était revenue à 80.
Il flotte dans les rangs de la majorité en cette rentrée parlementaire comme une impression de 1993... à l’envers. À l’approche des élections législatives, cette année-là, la gauche, au pouvoir depuis douze ans, avait le sentiment de foncer droit dans le mur... sans pouvoir appuyer sur la pédale de frein. Ce qui s’est amplement vérifié, puisqu’elle a vécu l’une de ses défaites les plus mémorables, passant dans l’hémicycle de 300 à 80 députés. Les parlementaires UMP ont aujourd’hui le sentiment qu’un sort identique les attend dans huit mois. Et la perte du Sénat, le 25 septembre, a pour nombre d’entre eux donné le signal de la fin. « Eh bien voilà, c’est le début de l’alternance », soupirait un ancien ministre revenu au Parlement, au lendemain des élections sénatoriales. « On a tous intériorisé la défaite, reconnaît un député UMP de la région parisienne préférant garder l’anonymat. Il y aura un raz de marée de gauche après la présidentielle, on va finir à soixante députés. »
Politique
Un 93 à l’envers ?
5 octobre 2011