Au nom de la lutte antiterroriste, du contrôle de l’immigration clandestine ou, désormais, de la crise sanitaire, l’Union se transforme peu à peu en forteresse, mettant à bas une certaine idée du projet politique européen.
Illustration : Camille Foucou.
Le gouvernement français voudrait indiquer que la libre circulation en Europe appartient au passé, il ne s’y prendrait pas autrement. En effet, le contrôle du « passeport sanitaire » et des papiers d’identité est quasi-systématique depuis le mois d’août 2021 à l’arrivée du Thalys à la gare du Nord. Or ce train est un symbole puisqu’il relie la capitale de l’Union européenne, Bruxelles, à la France, l’Allemagne et aux Pays-Bas. On va rétorquer, comme le fait Clément Beaune, le secrétaire d’État aux Affaires européennes, interrogé par L’Hémicycle, que nous sommes en période de pandémie et que « les contrôles sanitaires sont nécessairement ciblés : ça ne peut pas être tout ou rien. Ne rien faire serait irresponsable et instaurer des contrôles partout serait impraticable. Donc, on a des contrôles dans les4555