Le duel de l’entre-deux tours est devenu le temps fort de la présidentielle, au point qu’il est désormais extrêmement codifié. Pourtant, son impact électoral reste faible.
Illustration : Bobby Dollar.
Le 2 avril 1974, trois mots annoncent une nouvelle ère : « Pompidou est mort ». Le télex de l’Agence France Presse crépite dans les salles de rédaction. La campagne présidentielle a ceci de particulier qu’elle est d’abord impromptue. 1974 ou la campagne express, la plus courte de l’histoire de la Ve République. C’est aussi la plus innovante. La page du gaullisme se tourne et, avec elle, une façon de faire de la politique. A droite, Valéry Giscard d’Estaing écrase le match d’emblée, car il se révèle un redoutable utilisateur de l’outil télévisuel. Giscard sait que les arguments seuls ne suffisent pas, la posture de séduction est cruciale. Face à lui, ce n’est plus un héritier du général, mais un homme de gauche : François Mitterrand est un vieux routier4555