Comment commencer un quinquennat ? En politique comme dans la vie, la première impression est souvent la bonne. Au début, tout est réputé possible. Le nouveau président cherche à marquer son empreinte, en emboîtant symboles et réformes prioritaires. Avant le choc du réel.
Illustrations : Groduk & Boucar
Parler, comme au théâtre, d’un lever de rideau serait sans doute un peu court et d’un acte premier, assurément un peu long. Ce moment-là se définit plus par son intensité que par les jours qu’il consomme. Il fut un temps où, à gauche, on s’essayait encore à ces exercices comptables : cent jours puisque, dans son imaginaire, c’était ce qu’il fallait pour assurer « la rupture » avant qu’inévitablement, il faille battre en retraite. Puis en 1981, François Mitterrand a fait bouger les lignes en modifiant les mots. « État de grâce », a-t-il dit, indiquant, par là même, que c’était dans les sentiments et non plus dans le nombre qu’il fallait rechercher la spécificité de ces lendemains de victoire lorsqu’après la campagne, puis le champagne, un nouveau pouvoir s’installait4555