Tous les présidents de la Ve République ont éprouvé cette loi implacable : conquérir, exercer et conserver le pouvoir est un art difficile, voire impossible.
Illustration : Groduk et Boucar
« Le peuple est difficile à gouverner lorsqu’il est trop savant. » Ce fameux proverbe chinois, nos présidents de la Ve République ont dû le ressasser à de nombreuses reprises, eux qui ont pour point commun – par-delà leur époque, leur style et leur appartenance politique – d’avoir subi l’implacable loi du pouvoir : incarner l’espoir avant de finir essorés, pour ne pas dire conspués. Puis de se voir, parfois, gratifiés d’une tardive indulgence, de préférence posthume. Dans notre « monarchie républicaine », tous les « rois » élus depuis 1958, sans exception, se sont-ils ainsi fait symboliquement couper la tête. Si Charles de Gaulle et, derrière, François Mitterrand dominent aujourd’hui le panthéon de nos gouvernants, c’est après avoir connu les affres du désamour, entre les barricades de Mai 68 et un4555