Alors qu’Emmanuel Macron, ouvrant la porte à l’euthanasie, a lancé une convention citoyenne sur la fin de vie, l’écrivaine Mazarine Pingeot rappelle que les chefs de l’État ont souvent été réticents à légiférer sur un sujet où s’entremêlent le corps du gouvernant et celui de l’homme.
Illustrations : Kebba Sanneh
La crise du Covid-19 nous a mis face à un paradoxe : la mort peut être partout (décomptes macabres quotidiens, rappels incessants du primat absolu de la vie), tout en n’étant nulle part. Soustraite du monde des vivants et plus encore du champ du symbolique, la mort sous Covid a été solitaire, dans les hôpitaux comme dans les Ehpad, les funérailles interdites ou réduites à portion congrue. Le sacré s’en est allé et cette disparition a atteint tout autant la vie que la mort, réduites l’une comme l’autre à leur dimension biologique et statistique. Pourtant, il est aujourd’hui question de légiférer sur la fin de vie, celle-là même qui, il y a deux ans, s’est caractérisée par l’isolement : invisible pendant le confinement, elle est entrée en4555