Longtemps concurrentes, la droite et l’extrême droite ont opéré l’une et l’autre des glissements progressifs : entre le durcissement de la première, notamment sur les sujets migratoires, et la dédiabolisation de la seconde, un rapprochement « à l’italienne » est-il demain possible ?
Illustrations : Gigi Rose Gray
Lorsque paraît, en 1954, la première édition d’un futur classique de la science politique, l’extrême droite n’entre pas dans la typologie des Droites en France établie par René Rémond. L’auteur précise toutefois que cette dernière, sans aucune parenté avec la droite « orléaniste », emprunte un peu à la droite « légitimiste » – son fond contre-révolutionnaire, notamment – et un peu plus encore à la droite « bonapartiste » – surtout dans sa dénonciation du parlementarisme et des élites. Pour autant, cette droite extrême que le politologue qualifie de « contestataire » – l’historien Zeev Sternhell parlera, lui, de droite « révolutionnaire » – demeure à la lisière de son analyse. Tout comme elle se situe moins d’une décennie seulement après la balafre du régime de Vichy, aux marges de l’échiquier politique, au nom4555