Pour le sociologue, nous sommes dans un entre-deux, déjà sortis des sociétés fordistes de progrès, pas encore complètement dans la guerre climatique, qui est devenue le nouveau commun du monde. Or, on ne sait pas encore gérer ce type de société.
Photographie : Damien Grenon
Vivons-nous une crise politique, une crise démocratique, comme l'a dit Laurent Berger, ou une crise de régime ? Jean Viard Je parlerais plutôt d’une crise du politique due à une mutation radicale des sociétés. Depuis cent cinquante ans, on a construit nos sociétés sur l'idéologie du progrès. On était tous d'accord sur l'objectif – le développement de l'éducation et de la santé, notamment – mais on s’affrontait sur la répartition des profits du progrès, sur l’imposition du capital, sur le coût du travail… Or, cette idéologie, depuis le début du XXIe siècle, fonctionne de moins en moins bien. La pandémie de Covid-19 l’a encore accentué. La pandémie est le combat d’avant-garde de la guerre climatique, celui qui nous entraîne, mais nous avons encore les catégories et4555