La France agricole perd des parts de marché et beaucoup d’exploitations. Un modèle atteint ses limites ; l’autre peine à se dessiner. Innovation contre nourriture, le chemin sera long.
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Le productivisme à la française a bien pâli. Le pays demeure, certes, le premier producteur agricole européen (18 % de la production), talonné de plus en plus près par l’Allemagne et l’Italie. Mais ses déficits se creusent à une vitesse préoccupante. Un fruit et légume sur deux est importé, quand la filière viande accuse 1,2 milliard d’euros de déficit en 2022, et que celui du poisson devient abyssal (4,6 milliards d’euros, + 12,2 % en deux ans). Si les vins et spiritueux, ou encore les céréales, continuent de maintenir l’équilibre de l’ensemble, un rapport du Sénat (1) prévoit que celui-ci tombera dans le rouge à la fin… 2023. Le modèle, né dans la France gaullienne, avait opéré une révolution, menée par une mécanisation de grande ampleur, le4555