Depuis juin 2022, le tumulte règne à l’Assemblée nationale. Les interpellations, voire les insultes, y sont devenues fréquentes, et les sanctions contre les députés pleuvent. Jamais, depuis le début de la Ve République, on n’en avait compté autant.
Illustration : Nùria Just
Depuis les élections législatives de juin 2022, l’hémicycle du Palais-Bourbon offre le tableau d’un tumulte permanent. Entre les bras d’honneur du garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, le « Qu’ils retournent en Afrique ! » lancé par le député de Gironde Grégoire de Fournas (Rassemblement national), le salut nazi provocateur de son collègue de Saône-et-Loire Rémy Rebeyrotte (Renaissance), les débordements sont devenus quasi quotidiens. Au point que des universitaires ont caractérisé le phénomène comme une « bordélisation de la délibération parlementaire »1. Premiers pointés du doigt : les élus de La France insoumise (LFI). Durant la précédente mandature, où ils n’étaient que 17, les députés LFI s’étaient déjà révélés les plus sonores. Depuis juin 2022, avec 75 élus, soit quatre fois plus, ils semblent parfois être dix fois plus tapageurs. Au fondement de4555