La gauche réformiste et la gauche radicale parviendront-elles un jour à s’unir durablement ? Depuis plus d’un siècle, leurs alliances finissent mal, en général. Et ce depuis le fossé ouvert au Congrès de Tours, en 1920, que rien ne semble pouvoir combler.
Photo : AFP
Voilà un siècle qu’elles se déchirent. Un siècle que leurs retrouvailles épisodiques finissent immanquablement par se briser sur leurs divergences de fond. SFIO et PCF hier, socialistes et insoumis aujourd’hui : le couple dysfonctionnel que forment, en France, la gauche de gouvernement et la gauche de rupture a connu diverses incarnations, au gré des mutations de la politique nationale et des convulsions de la géopolitique mondiale – à commencer par l’effondrement du bloc soviétique. Mais ce clivage cardinal demeure. Suivant l’analyse consacrée de l’historien René Rémond, la Révolution de 1789 et ses suites ont engendré les trois familles qui structurent depuis la droite française : le bonapartisme, l’orléanisme et le légitimisme. Mais la gauche hexagonale a, elle aussi, été durablement polarisée par un événement matriciel : le Congrès4555