Elle a été la deuxième femme de l’histoire de la Ve République à diriger un gouvernement. Première ministre de mai 2022 à janvier 2024 après avoir piloté le ministère des Transports, celui de la Transition écologique et celui du Travail, Élisabeth Borne publie le récit de ses Vingt mois à Matignon (Flammarion, octobre 2024). Aujourd’hui ministre de l’Éducation nationale, elle livre, pour L’Hémicycle, son retour d’expérience et ses pistes. Rapports entre l’Élysée et Matignon, entre le Premier ministre et le Parlement, réformes institutionnelles, dissolution, montée des populismes, sexisme de la classe politique : tour d’horizon.

Photographie : Samuel Kirszenbaum
Quelles leçons tirez-vous de vos « vingt mois à Matignon », en premier lieu quant au rôle du Premier ministre et à sa relation avec le Président ? Élisabeth Borne Je suis attachée à la Ve République. Nous avons une constitution très robuste, qui définit clairement le rôle du Président et du Premier ministre. Selon elle, le premier doit exercer un rôle d’arbitre, incarner l’unité nationale et être garant du respect de la Constitution et de l’intégrité du territoire national ; le second, lui, détermine et conduit la politique de la nation. Mais au fil des révisions et des évolutions de la Constitution, on a introduit de la confusion sur le rôle de l’un et de l’autre. Depuis la révision de 2000, en particulier, avec l’introduction du quinquennat et4555