Dans notre système parlementaire, il est potentiellement le personnage le plus puissant de l’Assemblée nationale. Mais c’est aussi, souvent, le job le plus ingrat. Le poste, faute de majorité, a pour l’instant disparu. Signe des temps et de l’instabilité actuelle.

Illustration : Fred Fornier
L’absence de majorité à l’Assemblée nationale, depuis les élections législatives anticipées de juillet 2024, est venue rappeler que notre vie politique est normalement structurée par les groupes parlementaires, incarnés par leur président. Comme le rappelle la constitutionnaliste Julie Benetti, « toutes les prérogatives que les groupes tiennent des règlements sont, en réalité, autant de prérogatives personnelles de leur président »1. Voilà qui fait du patron du groupe majoritaire le personnage potentiellement le plus puissant de notre système parlementaire. Et ce même s’il ne s’agit pas d’un poste officiel, comme la présidence de l’Assemblée, la questure ou la présidence d’une commission. Ancien président de la commission des lois, Jean-Jacques Urvoas le rappelle : « Dans le quotidien du fonctionnement politique, présider le groupe majoritaire est une fonction plus stratégique que4555