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40% des Français sont favorables à la censure

Selon le dernier baromètre réalisé par l’Institut Verian pour L’Hémicycle, la confiance des Français dans le gouvernement de François Bayrou s’érode sérieusement. Tout comme leur soutien envers Emmanuel Macron, qui peine à incarner un leadership crédible pour défendre les intérêts de la France sur la scène internationale.

Marc Ferracci(10)

40% des Français sont désormais favorables à la censure du gouvernement de François Bayrou. C’est ce que révèle le dernier baromètre réalisé par l’Institut Verian pour L’Hémicycle (auprès de 1000 personnes, par le biais d’un sondage en ligne effectué du 31 mars au 1er avril 2025) dans une période marquée par d’intenses tensions internationales. Cela représente une hausse de 10% par rapport au dernier baromètre, réalisé début février. Il y a donc aujourd’hui davantage de sondés qui s’affirment en faveur de la chute du premier ministre, nommé à Matignon en décembre 2024, que de Français qui se disent opposés à celle-ci : 35%. Par ailleurs, 25% des personnes interrogées ne se prononcent pas.

« Sentiment d’immobilisme »

Quatre mois après la censure du gouvernement de Michel Barnier, le 4 décembre 2024, votée grâce aux voix du Nouveau Front Populaire (NFP) et du Rassemblement national (RN), un rejet de plus en plus marqué de l’exécutif semble avoir pris le dessus sur le besoin de stabilité politique. « Les Français espéraient du changement, mais leur sentiment d’immobilisme s’accentue face à l’incapacité du gouvernement à prendre de réelles décisions », analyse Laure Salvaing, directrice générale de Verian. Dans le détail, sans surprise, ce sont les électeurs du RN et du NFP qui se montrent les plus favorables au départ de François Bayrou de Matignon, à hauteur, respectivement, de 38% et 40%. Des chiffres en hausse de dix points par rapport à février 2025.

Les Français ne semblent guère plus confiants dans la capacité du gouvernement à faire avancer ses dossiers. Seuls 17% d’entre eux estiment que le gouvernement est réellement au travail pour faire progresser ses projets. Ceci est évidemment particulièrement marqué au seindes électorats du RN (14%) et du NFP (13%). Mais, plus inquiétant, ce sentiment d’inaction progresse aussi au sein des Républicains (37%) et de la coalition Ensemble (40%). Et 67% des sondés sont en désaccord avec l’idée que le gouvernement de François Bayrou peut réellement faire avancer des réformes concrètes. Il s’agit d’une dégradation importante par rapport à février 2025 : la proportion de Français estimant que le gouvernement était réellement en action atteignait encore 28%. Une forme de résignation, selon Laure Salvaing : « Les Français attendaient des réformes concrètes, des initiatives législatives qui répondent directement à leurs préoccupations majeures, telles que le pouvoir d’achat ».

« Une relation définitivement consumée »

La cote d’Emmanuel Macron ne prospère pas plus à la bourse de l’opinion. Interrogé sur le fait que ce dernier « défend efficacement les intérêts des Français sur la scène internationale », seuls 29% des sondés répondent positivement, alors que 60% répondent par la négative, pour 11% d’indécis. Dans un contexte marqué par le désengagement des États-Unis de la guerre en Ukraine qui perdure, la menace d’un conflit armé sur le sol européen et une guerre commerciale lancée par Donald Trump contre, entre autres, les 27 pays de l’Union européenne, la posture d’Emmanuel Macron en tant que leader européen peine à convaincre les Français. 

« La relation entre Emmanuel Macron et les Français est définitivement consumée », estimela directrice générale de Verian. En réalité, les Français ne rejettent pas uniquement la position du président sur la scène internationale, mais « l’homme qu’il est », ajoute-t-elleDans le détail, ceux qui conservent une appréciation positive de l’action internationale du chef de l’État, sont 78% au sein de la coalition Ensemble, 45% chez les Républicains (LR), 34% parmi les soutiens du NFP et seulement 7% chez les électeurs du RN. Chez ces derniers, « il existe une forte détestation d’Emmanuel Macron, beaucoup plus marquée que chez les électeurs du NFP, dont une partie a voté pour lui au premier tour et/ou au second tour de la dernière présidentielle », précise Laure Salvaing. 

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