Coups de force multipliés dans la rue par l’ultra-droite et l’ultra-gauche, tensions inédites entre députés et, surtout, agressions contre les élus : la brutalité, depuis une décennie, semble gagner notre vie politique. Comme si nos us et coutumes démocratiques, pensés et édifiés afin de canaliser les conflits et tensions inhérents à la vie de la cité, se révélaient aujourd’hui impuissants à les réguler.
Illustrations : Olivier Laude
Ce fut, à n’en pas douter, la gifle plus retentissante de l’histoire de la Ve République. Ce mardi 8 juin 2021, Emmanuel Macron est en déplacement à Tain-l’Hermitage (Drôme). En sortant de la visite d’un lycée de la ville, le chef de l’État s’approche d’un groupe de badauds et échange quelques mots avec l’un d’eux. Soudain, celui-ci s’écrie « Montjoie ! Saint-Denis ! » - le cri de guerre des armées des rois capétiens – puis « À bas la Macronie ! », avant d’asséner une claque sur la joue présidentielle. Immédiatement maîtrisé par les hommes du Groupe de sécurité de la Présidence de la République, Damien Tarel, un homme de 28 ans aux convictions d’extrême droite assumées, sera condamné en comparution immédiate à dix-huit mois de4555
