Élue au perchoir en juin 2022 contre le candidat de l’Élysée, Yaël Braun-Pivet pilote depuis cette date une Assemblée que la dissolution de juin 2024 a privée de majorité, en ébullition permanente et en proie à de féroces affrontements. Mais dont elle estime, hostile à la perspective d’un retour aux urnes, qu’il revient aux députés « de la faire fonctionner telle que les Français l’ont voulue ». Forte de son indépendance par rapport au parti macroniste dont elle est issue, elle exhorte ses collègues à se convertir, enfin, à la culture du compromis : « Il est urgent d’apprendre à faire autrement ».

Photographie : Samuel Kirszenbaum
Quelles conclusions tirez-vous de la crise politique que nous venons de vivre et du remplacement de François Bayrou par Sébastien Lecornu, cinquième premier ministre nommé depuis la présidentielle de 2022 et troisième depuis la dissolution de juin 2024 ? Yaël Braun-Pivet Nous avons décidément du mal, en France, à changer nos habitudes et notre culture politique. Depuis le début de la Ve République, nous avions presque uniquement connu des majorités très confortables. Nous peinons, dans la majorité comme dans l’opposition, à adapter notre mode de fonctionnement à cette situation politique nouvelle, où il n’existe aucune majorité. Mais il va bien falloir le faire. Certains pensent qu’en 2027, il y aura de nouveau une majorité absolue et que tout sera plus facile. Je ne le crois pas. Ce4555