Le directeur de l’Agence française de développement (AFD) est au cœur du débat actuel sur la nécessité de repenser le multilatéralisme. Au terme de trois mandats à la tête de cette structure présente aux quatre coins du monde, placée sous la double tutelle des ministères des Affaires étrangères et de l’Économie et des Finances, Rémy Rioux en appelle au sursaut et à la responsabilité pour sauver les biens communs du monde.
Illustration : Myriam Tagadirt
L’ONU fête ses 80 ans, mais n’a jamais semblé si impuissante à résoudre les conflits ou répondre aux défis du climat et du développement. Partagez-vous ce constat ? Rémy Rioux L’ordre du monde fixé en 1945 est fortement questionné, de toutes parts. Dans ce contexte de redéfinition brutale, il est essentiel de garder un lieu où tout le monde se parle et cherche à créer du commun. C’est la première fonction de l’ONU. Et ne réduisons pas les Nations unies à l’empêchement du Conseil de sécurité. Souvenons-nous que c’est au cœur de la Guerre froide que les agences les plus opérationnelles ont été créées : pour la santé (l’OMS en 1948), les réfugiés et les migrations (le HCR et l’OIM en 1950-51), le nucléaire (l’AIEA en 1957),4555