Ex-ministre de la Culture (de 2014 à 2016), elle a été élue à la direction de l’Unesco en novembre 2017. Elle défend ici un premier bilan de méthode et d’objectifs, notamment face à la montée des nationalismes et à la montée en puissance de la Chine au sein des institutions onusiennes.
Vous avez plaidé l’année dernière au Forum pour la Paix de Paris en faveur d’une réforme du multilatéralisme parce que le monde avait besoin, selon vous, d’un « système multilatéral plus ouvert et plus transparent ». Un an plus tard, avez-vous observé des changements ? Audrey Azoulay : Oui. La conscience de la gravité des défis mondiaux appelle à renforcer l’action collective. Les institutions multilatérales doivent être en effet plus ouvertes, nouer des alliances avec les scientifiques, les chercheurs, la jeunesse, le secteur privé. Cela implique de revoir nos méthodes de travail et de nous ancrer dans les enjeux de demain – l’éducation des filles et des femmes, l’éthique des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle – et de nous appuyer davantage sur l’éducation et la culture dans les4555