Aussi ancienne que le parlementarisme, l’obstruction reste l’arme ultime de l’opposition pour contrer à un projet de loi. Si les succès sont rares, les tentatives demeurent fréquentes. Petit manuel du député « obstructeur ».
Lila Briand
L’opposition avait prévenu : les débats sur le projet de loi sur la réforme des retraites allaient être longs, très longs. Ce 17 février 2020, 41 159 amendements exactement, dont près de 23 000 par le seul groupe des Insoumis, ont été déposés contre le volet principal du texte phare d’Emmanuel Macron. Un record sous cette législature, le deuxième sous la Ve République. Douze jours plus tard, après 117 heures de débats, seuls 15 % d’entre eux avaient été étudiés… Aussi le Premier ministre, Édouard Philippe, a-t-il annoncé, le 29 février, dans un climat houleux, qu’il allait recourir à l’article 49.3 de la Constitution. Le 4 mars, le texte a été adopté sans vote, après le rejet des motions de censure déposées par la gauche et la droite. Les manœuvres4555