En demandant au Parlement d’abolir la peine de mort, il y a quarante ans, Robert Badinter a voulu se persuader qu’aucun président de la République n’oserait revenir en arrière, selon Dominique Missika et Maurice Szafran.
Illustration : Julien Langendorff.
« Quarante ans après son prononcé devant l’Assemblée nationale, le 17 septembre 1981, il reste du discours de Robert Badinter quelques souvenir épars dans notre mémoire collective : la photo en noir et blanc, ce ministre à la fois si beau, si émacié, à la tribune de l’Assemblée nationale, les travées réservées au public pour une fois bondées et tant de journalistes qui, eux non plus, ne voulaient pas rater ce moment historique – et pour une fois « historique » n’était pas un mot galvaudé. Robert Badinter avait écrit et réécrit ce texte, avec son stylo plume à l’encre bleue. Il en reste un souffle, l’un des derniers qui ait su transporter la gauche, le peuple de gauche. Et il en découle la suppression d’une authentique4555