Seul pays musulman à reconnaitre dans sa Constitution ses « affluents hébraïques », le royaume chérifien a repris des relations diplomatiques avec Israël en 2021. Ici plus qu’ailleurs, quelque chose d’essentiel pour le dialogue au Proche-Orient est en train de se jouer.
Le roi du Maroc, Mohammed VI, lors du discours du trône de 2020 au Palais Royal de Rabat. Crédit : MAP
C’est une loi dans l’histoire des peuples : chaque guerre ou pandémie cristallise un nouveau modèle en gestation. Ce principe se vérifie avec le Maroc de l’après-Covid, alors que le roi Mohammed VI a prononcé son traditionnel discours du trône sur l’état du pays. La crise sanitaire semble avoir provoqué une « accélération des particules ». Le royaume chérifien n’est plus le même, pour peu que l’on se donne la peine d’observer sereinement cette terre de passions. Certes, les chantiers restent nombreux, qu’il s’agisse de l’éducation ou de la fluidification des rouages administratifs grippés par les conservatismes. Pour autant, qu’elles soient portées par un élan thuriféraire ou irriguées par une veine critique, les analyses ne doivent pas passer à côté de l’essentiel : le changement de statut international. Les mutations du4555