Paris et Rabat ne parviennent toujours pas à sortir des malentendus pour rebâtir une relation de confiance durable, alors que le Maroc est devenu ces vingt dernières années un acteur essentiel au Maghreb et en Afrique.
Photographie : Nuno Serrão & AFP
« C’est mort, je pense que ce sera pour son successeur. » Cette réponse lapidaire à la question de savoir si Emmanuel Macron parviendra à se rendre en Maroc en visite officielle d’ici la fin de l’année, émane d’une source marocaine bien introduite au Makhsen, le sérail des décideurs marocains. Elle en dit long sur le climat d’exaspération et de déception vis-à-vis de la France officielle. Ces douze derniers mois ont été vécus comme une période de glaciation par les dirigeants marocains, avec cette impression de replonger dans les pires heures de la décennie précédente. A l’époque, en février 2014, sous la présidence de François Hollande, des policiers avaient débarqué à la résidence de l’ambassadeur du Maroc à Paris pour convoquer le chef de la sécurité du4555