Près de deux millions de professionnels du secteur associatif à but non lucratif prennent en charge dix millions de personnes fragiles : handicapés, femmes et enfants victimes de violences, retraités en perte d’autonomie… Mais les conditions de travail se dégradent et les financements publics ne suivent plus.
Illustration Lisa Carpagnano
« Alexandre, vous ne pouvez pas emporter du travail chez vous, ce n’est pas légal. Quant à vos heures supplémentaires, il faut les récupérer ! » « Je sais bien, Vincent, mais si je ne rédige pas les comptes-rendus pour les familles et les tuteurs chez moi, je n’aurai jamais le temps de le faire au foyer. Pour les heures de récup’, je n’y pense pas et puis, il manque toujours du monde… » Alexandre est aide médico-psychologique au foyer de vie du Point du jour à Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine. Vincent est son directeur. Un patron qui demande à son salarié de moins travailler ? Un comble, a priori. Dans le secteur du social et médico-social à but non lucratif, c’est pourtant monnaie courante. Si Vincent enjoint à Alexandre de ne4555