Ancien ministre des Affaires européennes, puis du Budget, l’ex-député européen et ex-président de la délégation française au PPE (Parti populaire européen) livre son diagnostic sur la poussée populiste attendue aux élections de juin 2024.
Illustration : Marina Mathonnat
Le résultat des populistes de droite radicale constitue-t-il l’enjeu numéro 1 du scrutin européen ? Alain Lamassoure C’est un enjeu important, bien sûr. Mais ses conséquences concerneront moins le Parlement lui-même que la situation respective des États membres et de leur gouvernement après ces élections. Je m’explique : 50 ou 100 eurosceptiques de plus dans un Parlement qui compte plus de 700 membres, cela ne changera pas fondamentalement les équilibres politiques. Au contraire : cela incitera plutôt les proeuropéens, qui ont depuis l’origine la majorité au Parlement et l’habitude de travailler ensemble, à le faire encore plus étroitement. Rien n’unit plus qu’un adversaire commun… Les populistes pourront-ils constituer une minorité de blocage ? A. L. Par définition, dans une institution internationale, les nationalistes sont impuissants, parce que divisés entre eux. Ils sont séparés en deux4555