Spécialiste de sociologie électorale et professeur à Sciences Po, le politologue, spécialiste du vote d’extrême droite, livre avec Le Goût de la politique (Odile Jacob), ouvrage très personnel, ses réflexions d’ « observateur passionné de la Ve République » sur ce régime et ses évolutions.
Photo : Damien Grenon
Après nombre d’ouvrages d’analyse sur la politique, vous avez choisi de livrer un récit plus intime sur votre rapport à la Ve République. Pourquoi ? Pascal Perrineau Pour plusieurs raisons. La première est professionnelle. Dans mon activité, on cherche tout le temps à « rompre avec l’objet », comme on dit, à prendre de la distance par rapport à lui. C’est la fameuse « rupture épistémologique ». Or j’ai pris conscience des limites de cette méthode. Les sciences sociales restent pétries d’engagement personnel et de convictions idéologiques : j’ai donc décidé d’aborder l’objet politique de manière intime, en faisant fonctionner non plus seulement le chercheur, mais aussi le citoyen sentimental que je suis. La deuxième raison, c’est le privilège de l’âge : je suis maintenant professeur émérite des universités, en fin de carrière, et4555