L’impasse politique qui paralyse l’Assemblée nationale depuis les élections législatives de 2022, mais surtout celles de 2024, a remis au goût du jour l’idée de faire désormais élire les députés via ce mode de scrutin. Mais si la plupart des partis y sont officiellement favorables, le chemin vers une réforme électorale est semé d’embûches. Enquête.
Illustration : Sébastien Thibault
Dans l’Union européenne, la France demeure une exception : nous sommes le seul pays où les députés sont élus au scrutin majoritaire uninominal. Un mode d’élection qui a longtemps été contesté pour sa faible représentativité, puisqu’il exclut de fait certains partis. Malgré les scores de 21,3 % et 19,6 % respectivement obtenus par Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon à l’issue du premier tour de la campagne présidentielle de 2017, le Rassemblement national (RN) et La France insoumise (LFI), deux mois après, n’obtinrent que 8 et 17 députés aux élections législatives qui suivirent. Ce mode de scrutin, pourtant, avait longtemps présenté un avantage : créer des majorités claires dans l’hémicycle. Mise à part une parenthèse entre 1988 et 1993, de 1968 à 2022, tous les gouvernements ont pu s’appuyer4555