Ce n’est pas un scoop : le progrès technique, porteur de bienfaits pour l’humanité, peut aussi se révéler destructeur. Ainsi les réseaux sociaux et les progrès exponentiels de l’IA générative construisent-ils un espace public alternatif, où circulent le faux comme le vrai et où règne le degré zéro de la pensée. Quand la machine se révèle peu compatible avec la démocratie, voire sape ses fondamentaux…
La question est vaste, au point de se diviser en plusieurs sous-questions. La plus classique, inhérente à la technique, est la suivante : s’agit-il d’un problème d’usage, ou d’un problème relevant de la technique elle-même ? La fission nucléaire apparaît comme un progrès scientifique majeur. Mais la convertir en arme, est-ce propre à ce processus naturel découvert par Lise Meitner et Otto Frisch en 1939 ? La technologie appliquée va ouvrir deux voies : la production d’énergie nucléaire, qui semble une solution transitoire au réchauffement climatique, mais aussi la fabrication des bombes atomiques. La technique portait-elle en elle-même la tentation de destruction ? Ou n’est-ce que la volonté des hommes de la dévoyer à cette fin ? Le physicien hongrois Dennis Gabor, prix Nobel de physique en 1971, avait énoncé cette4555
