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Portrait

Duflot sur la planète Gorz

Par Éric Fottorino
Cécile Duflot n’a pas voulu porter les couleurs d’EELV à la présidentielle. Jeune pasionaria de l’écologie, elle a pourtant le charisme des hommes et des femmes qui sortent de l’ordinaire. Rendez-vous en 2017. Elle parle vite, s’enflamme, se lève, se rassoit, s’indigne, sème ses phrases de « putain ! » ou de « c’est galactiquement absurde ! », cherche un document à vous donner, à lire absolument, elle le trouve, le voici, la voilà, Cécile Duflot. Et ce premier contact dans son QG d’Europe Écologie-Les Verts, devant un thé non moins vert, laisse une impression sans nuance : la jeune leader écologiste est d’abord sa propre référence. Son énergie naturelle, elle la puise en elle. Énergie renouvelable, huile de coude, curiosité, volonté, désir de fédérer comme une bonne mère de famille en évitant autant que possible les affrontements, même si son ami Dany la charrie en lui disant que parfois c’est sain de s’engueuler. « J’en ai marre des grands hommes ! avoue-t-elle. Je goûte chaque jour les limites du statut de femme en politique, même si je suis consciente des avancées depuis le XIXe siècle.» À ses yeux, le temps des penseurs de l’écologie est passé. « On entre maintenant dans l’âge des acteurs. » Et cette petite fiancée des utopies carbure au concret, d’ailleurs elle embraie sur les emplois que crée le recyclage, devant une affiche prohibant les gaz de schiste.

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