Par Éric Fottorino
Un arrière-grand-père rabbin, un grand-père inventeur de la pédiatrie moderne, un père Premier ministre et, à côté, de Gaulle : le président du Conseil constitutionnel a l’humilité de ceux qui sont nés des plus grands. Jean-Louis Debré revendique ses parrains qui ont fait l’histoire.
Invité à traverser la galerie de ses grands hommes, Jean-Louis Debré évoque forcément la figure majestueuse et magistrale du général de Gaulle, à jamais liée à celle de son père, Michel Debré. Mais comme une promenade au bord de sa chère Loire blonde et tranquille, le président du Conseil constitutionnel suit des méandres inattendus pour gagner l’estuaire de Gaulle, là où convergent les eaux mêlées de la République et de la France, de l’histoire et des institutions démocratiques. « L’histoire de la République s’est perchée, penchée sur moi dès l’enfance, explique-t-il avec chaleur et simplicité. Malraux disait qu’il existait deux façons d’être un fils parmi les fils, ou un homme parmi les hommes : cultiver sa différence ou approfondir sa communion. » Nul doute que ce grand serviteur de la chose publique (« je ne me serais pas vu dans une entreprise privée ; magistrat oui, pas avocat... ») n’a cessé avec le temps d’approfondir sa communion républicaine.
Portrait
Debré, «fils de» et qui l’assume
12 octobre 2011