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Portrait

Après les élections législatives en Russie Poutine (re)prend la direction du Kremlin

Par François Clemenceau
Avec 238 députés et une courte majorité absolue, les partisans de Vladimir Poutine vont permettre à l’actuel Premier ministre russe de reprendre la présidence dès le printemps prochain. Même s’il reste populaire, force est de constater que Poutine règne sur une Russie qui a du mal à trouver son équilibre entre régime soviétique et démocratie à l’occidentale. À la veille du scrutin bien peu d’observateurs auraient osé parier sur une défaite de Russie unie. Ils ont bien fait puisque même si Russie unie, le parti qui soutient Poutine, a perdu près de 15 points, il n’en conserve pas moins d’une courte tête la majorité absolue à la chambre basse du Parlement. Quand à ceux qui ont profité de cette baisse de tonus du Premier ministre russe, ils se sont tous positionnés commes des concurrents directs de Poutine sur son aile droite ou sur son aile gauche. En aucun cas il ne pouvait s’agir de partis démocratiques pro-occidentaux, décapités d’avance par un régime électoral à la proportionnelle qui ne répartit les sièges qu’au-delà du seuil de 7 % des voix. Autrement dit, rien à craindre pour Vladimir Poutine et son complice Dmitri Medvedev. La version officielle ordonne de ne voir à travers les résultats qu’une érosion naturelle, nullement un rejet de la politique imposée ces dernières années par le système. Les rédacteurs du Centre de projets stratégiques, la cellule chargée de l’élaboration du programme politique de Poutine, avaient d’ailleurs parfaitement anticipé et diagnostiqué cet effritement. Dans leur rapport daté du 10 novembre, les études menées auprès de l’opinion publique russe montraient clairement un affaiblissement du tandem bicéphale Poutine-Medvedev. Selon leur enquête, l’image « modernisatrice » du Président a été ternie par un jeu politique qui tourne à l’immobilisme. Comme l’écrivait récemment la Nezavissimaïa Gazeta, « cette atteinte à la crédibilité de Medvedev n’a pas profité à Poutine, un phénomène particulièrement flagrant dans l’aile droite de l’électorat ». D’où la remontée dans les urnes du Parti communiste et du Parti libéral-démocrate (ultranationaliste) du toujours aussi controversé Vladimir Jirinovski.

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