Portrait
Bruno Le Maire ou la politique en toutes lettres
15 février 2012
Pour Bruno Le Maire, la politique ne peut aller sans une explication et une justification qui passent par l’écrit. Le ministre de l’Agriculture voit en Churchill plus encore qu’en de Gaulle, Cicéron ou Richelieu, l’image du politique accompli. Qui existe par ce qu’il fait et par le commentaire qu’il en fait.
Peu importe que l’un de ses auteurs favoris, l’écrivain autrichien Thomas Bernhard, dans son livre Maîtres anciens, ait écrit que « la véritable intelligence ne connaît pas l’admiration, elle prend connaissance, elle respecte, elle estime, c’est tout ». Et que cet auteur phare de l’Europe d’après-guerre, dans Le Naufragé, ait employé une formule plus lapidaire encore, estimant que « seul l’imbécile admire ». Le ministre de l’Agriculture, de bon matin dans son bureau de la rue de Varenne, posture décontractée – un pied sur sa table basse devant un café et un grand verre de jus d’orange – mais l’esprit concentré, n’a pas honte de se livrer à pareil exercice. Au contraire. « Je procède beaucoup par admiration, reconnaît-il d’emblée.