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Portrait

François Baroin ou le premier des chiraquiens

Le ministre des Finances ne renie rien de son histoire. Aujourd’hui loyal et totalement dévoué à Nicolas Sarkozy, il ne manque jamais de rappeler qu’il n’a qu’un seul mentor, Jacques Chirac. Un père en politique et presque un père de substitution après la mort de Michel Baroin, ancien patron de la GMF et ancien grand maître du Grand Orient de France, disparu tragiquement en 1987. Il y a quelque chose de grave chez François Baroin. La voix, bien sûr, ce timbre très radio- phonique qu’il fit retentir dès ses débuts de journaliste sur l’antenne d’Europe 1, dans une autre vie. Mais la gravité ne s’arrête pas là. Elle se prolonge dans le regard désormais débarrassé de ses lu- nettes rondes qui lui donnèrent longtemps cet air d’Harry Potter affublé d’une éternelle jeunesse. Le jour où il nous reçoit, il fait gris sur Paris, gris sur Bercy. Le triple A ne tient plus qu’à un fil et le fil s’ap- prête à rompre. Il nous propose de nous asseoir face à lui, près d’une baie vitrée qui apporte un peu de lumière, ça tombe bien car le bureau n’est pas éclairé. Il y règne une odeur tenace de tabac froid. Quelques jours plus tôt, dans Le Monde, le conseiller de Nicolas Sarkozy, Alain Minc, a jugé que le ministère de l’Économie était « un ministère de la parole ». Encore faut-il avoir l’envie de parler. On sent que Baroin prend sur lui, il « fait le job », comme on dit familièrement. Il a peu de temps, quelques minutes dans un agenda surchargé, et peu de plaisir en perspective au milieu des tempêtes financières.

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