Portrait
Aurélie, au nom du père, de Jean Zay et de Bourdieu
14 mars 2012
Avec Aurélie Filippetti, la classe ouvrière ira au paradis accompagnée par Jean Zay et Pierre Bourdieu. Chargée de la culture dans l’équipe de François Hollande, la député de Moselle formée par l’école de la République assume fièrement ses origines. Fille d’un mineur de fer de Lorraine, elle se dit inspirée par le ministre de l’Éducation nationale de Blum et rassurée par les analyses du sociologue.
Ce samedi-là, à peine rentrée de sa circonscription de Moselle, Aurélie Filippetti a sauté du TGV à l’autobus pour rejoindre le café Beaubourg où elle nous a fixé rendez-vous. Malgré le brouhaha de la salle, sa voix se détache, claire et précise, passionnée aussi, pour rendre un hommage vibrant à Jean Zay. Non point parce que François Hollande, quelques jours plus tôt, en a parlé lors d’un déplacement à Orléans, ville natale de ce valeureux du Front populaire, abattu par la Milice en 1944 à l’âge de 40 ans. « Parce qu’il a tout inventé », lance-t-elle avec conviction. Tout ? « En matière d’éducation, précise-t-elle. Et d’énumérer que Jean Zay mit sur pied un ministère de l’Éducation nationale qui comprenait une véritable édu- cation populaire, allant jusqu’à rapprocher les Beaux-Arts et le sport. « Il a posé les bases du cursus scolaire et du collège unique, explique celle qui, très tôt, a soutenu le candidat Hollande dans la course à la présidentielle, et s’est vue chargée de la culture dans sa campagne. Son souci était que l’école assure une véritable éducation du citoyen, une formation globale. Qu’elle se donne comme devoir d’assurer l’égalité entre les enfants, que les disciplines soient décloisonnées. Qu’il n’y ait pas ici les sciences et là le sport, ailleurs les lettres ou la philo. »