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Portrait

Delevoye, entre le verbe gaullien et la chaleur chiraquienne

Il connaît bien le « mal français ». L’ancien Médiateur de la République, qui fut aussi ministre de Jacques Chirac, continue de déplorer la perte du sens collectif. Ce fasciné des mots et des convictions regrette le « choc des ambitions ». Il préfère le sens du partage. Il s’est construit une perception de l’homme, avec une vision rousseauiste. Jean-Paul Delevoye occupe une place à part sur l’échiquier politique national. S’il appartient à la famille gaulliste, son action et ses prises de position publiques semblent le situer, dans une geste gaullienne, bien au-dessus des partis et de leurs contingences partisanes. Si VGE ne l’avait dit bien avant lui, on le créditerait volontiers de regarder la France au fond des yeux, et de la voir souffrante, absente à elle-même, inquiétante autant qu’attachante. Dans son poste de Médiateur de la République qu’il occupa pendant sept ans, il sut dire avec des mots simples ce qu’Alain Peyrefitte nommait « Le mal français », ou plutôt, le mal des Français. Nul n’a oublié son rapport de 2011 quand il attirait l’attention sur cette réalité très crue: « Il y a 12 à 15 millions de personnes pour qui les fins de mois se jouent à 50 ou 150 euros près. Les Français sont en train d’imploser, à cause d’une pression trop forte et d’un mal-vivre ensemble de tous les jours. » L’année suivante, le même Jean-Paul Delevoye récidivait en braquant le projecteur sur ce qu’il appelait le « burn out » de notre société, « un état d’épuisement général non seule- ment physique, mais psychique, émotionnel, mental ».

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