Dans un monde surinformé, on ne distingue plus l’information du commentaire et de l’opinion, avertit l’anthropologue. Les politiques, les journalistes et les élites doivent retrouver leur distance et leur fonction critique.
Illustration : Marina Mathonnat
Dominique Wolton est anthropologue, spécialiste de la communication politique depuis plus de trente ans et auteur de nombreux ouvrages (1). Depuis 1965, les liens entre la sphère médiatique et la vie politique n’ont jamais été aussi étroits. Quel effet cela a-t-il sur la campagne présidentielle ? Dominique Wolton Il devient de plus en plus difficile de faire de la politique et du journalisme car l'on est passé de deux à quatre logiques. Autrefois, les médias et les responsables politiques étaient les principaux acteurs. Deux autres sont apparus : l'opinion publique, à travers la domination des sondages, et les chaînes d'info et les réseaux sociaux, sur lesquels tous les excès sont permis. Paradoxalement, les médias traditionnels ont désormais moins d'importance que les deux derniers. La marge de manœuvre des journalistes4555