Avec la victoire du gendre du dictateur Suharto en Indonésie, en février, et la réélection très attendue de Narendra Modi en Inde, au printemps, les démocraties d’Asie, comme en Europe ou en Amérique, continuent de se livrer à des flatteurs et démagogues de plus en plus radicaux. Panorama.
Illustration : Rakhmat Jaka Persika
C’est un immense pays dont on ne parle pratiquement jamais en Europe. Il s’agit pourtant de la quatrième population mondiale et de la première démocratie musulmane de la planète. Depuis la fin de la dictature du Président Suharto en 1998, après trois décennies d’un règne violent et épouvantablement corrompu, l’Indonésie avait découvert les mérites du pluralisme, les avantages individuels et collectifs de la plupart des libertés et la capacité à approfondir un État de droit. Mais que dirions-nous d’une telle démocratie si son Président sortant réussissait à caser son fils à la vice-présidence de son successeur, lui-même gendre de l’ancien dictateur Suharto, grâce à une pression éhontée sur les juges de la Cour suprême ? Comment interpréter, en Inde, la politique d’un exécutif qui encourage depuis4555