C’est un mastodonte de béton, niché au cœur du XVIe arrondissement de Paris. Bien moins renommé que l’Assemblée nationale et le Sénat, le palais-d’Iéna abrite pourtant la troisième assemblée reconnue par la Constitution de 1958 : le Conseil économique social et environnemental, qui regroupe 175 représentants de la société civile. Il se veut un carrefour du débat démocratique, mais le pouvoir politique reste trop souvent sourd à ses avis.

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Cet après-midi d’automne, alors que Michel Barnier affronte à l’Assemblée nationale une première motion de censure qui n’avait alors aucune chance d’aboutir, dans un autre hémicycle, celui du palais d’Iéna, les membres du Conseil économique, social et environnemental (CESE) rendent un avis sur un sujet autrement plus concret : la protection des enfants, en souffrance dans de nombreux départements. La conclusion de six mois d’auditions et d’études. Ironie de l’histoire : le président du CESE aurait très bien pu se retrouver, ce jour-là, à la place de Michel Barnier dans le chaudron du Palais Bourbon. À la fin de l’été, alors qu’Emmanuel Macron cherchait désespérément un premier ministre, il avait contacté Thierry Beaudet : « Le président de la République à un moment donné a semblé considérer que l’option4555