La dernière fois que Jérôme Guedj a revu son ancien mentor Jean-Luc Mélenchon, c’était en 2023, à l’enterrement du regretté Bernard Pignerol, l’un des fondateurs de SOS Racisme. Ils ne s’étaient plus parlé depuis quinze ans. Guedj avait alors tenté de renouer, en lui glissant : « On attendait de toi que tu fasses Mitterrand, tu continues à faire Che Guevara ! Tu veux être le bruit et la fureur sans exercer le pouvoir… ». Depuis, ils ne se sont plus reparlé, et les deux gauches n’ont jamais semblé aussi « irréconciliables »…

Illustration : Mariam Tagadirt
Georges-Marc Benamou J’ai été très frappé par une vieille photo de vous, avec des cheveux longs, marchant avec Mélenchon… Jérôme Guedj C’était dans une rue de Massy. Il était alors ministre de Jospin, donc on devait être en 2001. Et à ce moment-là, je devais être candidat aux élections municipales. J’avais 29 ans, et c’est assez improbable d’avoir cette coupe, avec des cheveux aussi longs. C’était la grande époque de la gauche socialiste ! G.-M. B. En avez-vous la nostalgie ? J. G. La gauche socialiste, ça a compté ! Ça faisait 25 % du PS. Imaginez Julien Dray, Jean-Luc Mélenchon, et Marie-Noëlle Lienemann ensemble... C’était une formidable école de formation, l’équivalent du CERES de Chevènement jadis. Ça a été aussi un formidable apprentissage pour moi.4555