Portrait
Marine Le Pen ou Jeanne la gaullienne
1 février 2012
S’imaginant au centre d’une future recomposition de la droite, Marine n’entend pas être seulement l’héritière de Le Pen. De Jean-Marie, elle retient l’admiration pour Jeanne d’Arc. Mais contre l’image tutélaire, elle entend s’affirmer gaullienne.
Dans ses locaux tranquilles du 8e arrondissement – un vaste appartement sur cour à l’abri des regards –, Marine Le Pen ne se fait pas prier pour évoquer les figures qu’elle admire. Bien sûr il sera question de son père, même si elle n’emploie jamais ce terme, préférant parler de « Jean-Marie Le Pen ». De même parle-t-elle de « Marine Le Pen », comme s’il s’agissait d’une autre qu’elle. Cha- leureuse, énergique, fidèle au style direct qu’on lui connaît dans ses meetings et ses interventions médiatiques, elle enfourche sans surprise le cheval de la Pucelle d’Orléans. « J’ai été bercée au biberon de Jeanne d’Arc dès ma naissance, raconte Mme Le Pen, et plus tard j’ai appelé ma fille aînée Jehanne. Elle est la figure centrale de ma conscience politique. Elle incarne un destin extraordinaire de la France, elle est le symbole du peuple capable de prendre en main son destin et de déjouer la fatalité. »