Portrait
Delphine Batho, petite-fille de 1981 et de 1789
28 mars 2012
Mitterrandiste de la première heure (elle a 8 ans en 1981), la porte-parole de François Hollande voue une admiration quasi filiale à François Mitterrand. La député socialiste des Deux-Sèvres, aujourd’hui social-démocrate, n’en cache pas moins un penchant inspiré pour les héros révolutionnaires. L’ancienne vice-présidente de SOS Racisme aime à citer Danton, Desmoulins et, plus proche de nous, Rosa Luxemburg.
Il ne faut pas compter sur Delphine Batho pour rendre hommage aux grandes figures de l’histoire. Pas de Jaurès ni de Blum au bataillon, chez cette jeune militante venue à la gauche par le syndicalisme lycéen puis par SOS Racisme. « Ma prise de conscience politique vient des artistes engagés et des humoristes du début des années 1980, dit-elle en s’excusant de ses références décalées. Elle cite Daniel Balavoine, Coluche, Pierre Desproges et toute la bande du Tribunal des flagrants délires, en particulier Luis Rego. « C’était le temps des grands combats pour la solidarité avec l’Afrique, les grands concerts de Band Aid, la mobilisation pour lutter contre la pauvreté, les Restos du cœur. » Dans ce creuset des artistes populaires, la fille du photographe John Batho, grand maître de la couleur, a inscrit très tôt son engagement dans les tons rouge et rose. « J’étais en 5e quand je me suis lancée dans mes premières opérations militantes. C’était Action- École avec Médecins du monde, France Gall et Michel Berger. Les pompes à eau pour le Sahel. »