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Portrait

Hollande le persévérant : de Sisyphe à Mitterrand

François Mitterrand l’inspire mais de Gaulle, Victor Hugo, Camus ou Delors l’ont marqué et, pour certains, construit. De ces passionnés d’écriture et de politique, François Hollande a retenu la nécessité de la persévérance et la force de l’engagement. Avec une valeur commune à tous : le courage d’une volonté sans faille. Pour François Hollande, ancien premier secrétaire du Parti socialiste et pour la première fois candidat à l’élection présidentielle, en 2012, la référence naturelle est celle d’un autre François qui fonda le PS à Épinay (Seine-Saint-Denis) en 1971 et rem- porta par deux fois le scrutin su- prême après deux échecs, en 1965 puis en 1974. « J’ai vécu mon enga- gement politique avec Mitterrand, commence-t-il dans son bureau de l’avenue de Ségur où il a installé son siège de campagne. Mais je n’ai jamais été un proche. Je n’étais pas de sa génération, ni de son premier cercle comme l’étaient Élisabeth Guigou ou Jean-Louis Bianco. J’étais plus jeune que Laurent Fabius et Lionel Jospin. Aussi n’ai-je pas participé à la conquête comme dirigeant politique. Je produisais des notes pour Jacques Attali. » S’il prend le soin de situer d’em- blée sa position d’il y a trente ans, François Hollande ne fait pas moins de Mitterrand la figure centrale de son parcours. « Il a correspondu à ce que je pensais être l’homme de la circonstance. Au-delà de l’affection, quand je l’observais de loin, dans les années 1960-1970, j’avais compris qu’il serait celui qui pouvait permettre l’alternance. En 1965 [il avait onze ans], j’avais eu une vague conscience qu’il avait pu mettre de Gaulle en ballottage. Et plus tard, en 1968, j’avais perçu qu’il s’était dit prêt à remplir le vide si jamais le Général partait. »

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