Cet ingénieur et consultant est l’un des meilleurs experts du climat et de l’énergie. Dans un monde aux ressources de plus en plus limitées, les politiques devront faire des arbitrages entre les priorités, dit-il. La société civile va aussi devoir comprendre qu’elle ne va pas pouvoir tout conserver.
Illustration : Marina Mathonnat
La planification écologique a été érigée parmi les priorités du quinquennat. Quelle en est votre définition ? Jean-Marc Jancovici Le terme « planification » renvoie à l’augmentation des horizons de temps, pour mettre en œuvre des mécaniques qui vont au-delà des mandats. « Écologique » signifie que l’on fait des projets pour l’avenir compatibles avec les limites planétaires. Les énergies fossiles, par exemple, vont diminuer de gré ou de force. Pour le moment, c’est plutôt de force, grâce à Poutine et à l’épuisement des gisements. Comme le XXe siècle s’est construit en totalité sur le pétrole, sa décrue rapide va remettre en cause tous les schémas existants : les villes, en particulier les grandes, seront moins pertinentes et moins résilientes ; l’inflation sera structurelle ; les chaînes de valeur mondialisées seront disruptées… Même l’agriculture est4555