Dans une nation en panne de récit, des voix nouvelles doivent émerger. C’est le rôle du politique de les encourager.
Illustration : Sarah Favre
Que le récit national soit « en panne », comme le veut l’expression consacrée, voilà quelque temps que le constat a été posé. Une récente enquête Ifop pour la Fondation Jean-Jaurèsi est venue confirmer la gravité du diagnostic : qui, aujourd’hui, raconte le mieux la France, questionne-t-elle ? Plus personne, répondent les Français. Dans la liste des catégories d’acteurs proposées (les écrivains, les artistes, les journalistes…), c’est la onzième option qui est citée en premier : « personne » (34%) – loin, très loin, devant « les hommes et femmes politiques » (4%), situés en queue de classement. Aucun des acteurs listés n’est crédité de la production d’un récit articulé et puissant, formulant des réponses aux questions essentielles qui travaillent la société : où en sommes-nous, collectivement ? En quoi croyons-nous ? Avons-nous encore4555