Par Éric Fottorino
La ministre des Solidarités aime les grandes gueules, les résistants, les féministes et l’humour. À ses yeux, depuis un siècle, seul Clemenceau symbolise ses passions multiples. Un mentor dont elle pourrait parler pendant des heures.
Dans son bureau de la rue de Varenne où trône une grande photo en noir et blanc du Premier ministre François Fillon, la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale Roselyne Bachelot n’hésite pas une seconde : pour exprimer son tribut d’admiration et d’engagement, c’est la figure de Georges Clemenceau qui lui vient à l’esprit. « Un homme politique puissamment original », dit-elle d’entrée de jeu, après avoir souligné que ce médecin – il exerça pendant vingt ans – était originaire de sa région ou presque. La Vendée pour le « Tigre », né à Mouilleron-enPareds, le Maine-et-Loire pour elle.
Du bon côté
Mai si Roselyne Bachelot ne tarit pas d’éloge sur l’ancien président du Conseil, ce n’est pas, loin s’en faut, au nom de la seule fibre régionale ou médicale. Elle respecte cette personnalité impossible à enfermer dans une case, qu’une partie de la droite considérait comme un dangereux trublion d’extrême gauche, et qui aimait le pouvoir sans s’en rendre prisonnier, l’esprit libre. « Il était attaché à son indépendance et sut quitter les ors de la République quand il n’était pas d’accord », mentionne la ministre. À preuve cette grande simplicité qu’il savait adopter jusque dans sa maison de Jard-sur-mer. « On lui demandait où était la salle de bains. Il ouvrait la fenêtre et montrait la mer ! » s’exclame-t-elle avant de lancer ce cri du cœur : « Il était toujours du bon côté. »
Portrait
Bachelot kiffe Clemenceau
8 décembre 2011