Interview de Mme Eva Joly, par Ludovic Vigogne
Eva Joly entend bien être la candidate anticorruption. Pour la candidate d’EELV, il ne s’agit pas de lancer des boules puantes mais de renouveler la démocratie en bâtissant une société débarrassée de la culture de l’impunité qui, selon elle, gangrène les relations sociales.
Les affaires ne cessent d’occuper la une des journaux depuis la rentrée. Quelle place auront-elles selon vous dans le débat présidentiel de l’année prochaine? Pensez-vous qu’elles influencent beaucoup les Français ?
Nul ne peut le dire. Mais je souhaite que la question de l’éthique en politique et de la responsabilité des hommes et des femmes politiques soit mise en débat avec vigueur, parce que je crois que c’est l’une des clés de la période actuelle.
Pourtant, en 2002, Jacques Chirac a été réélu alors que plusieurs affaires le menaçaient. Quel enseignement tirez-vous de cet exemple ?
Comparaison n’est pas raison. N’oublions pas l’état de sidération dans lequel les Français se sont rendus alors aux urnes. Contre toute attente, c’est Jean-Marie Le Pen que Jacques Chirac a affronté au second tour de la présidentielle. Dès lors, le choc émotionnel qui s’est ensuivi l’a emporté sur toute autre considération.
Débat
"Les affaires et la corruption délégitiment le pouvoir politique au moment où il devrait reprendre la barre face aux marchés"
24 septembre 2011