Interview de François Rebsamen, par Eric Mandonnet
Marine Le Pen dit avoir du mal à obtenir ses 500 signatures. Doit-elle les obtenir ?
Je considère qu’à partir du moment où une formation politique – que je combats, que je taxe parfois de xénophobie – représente une part significative de l’opinion publique, elle doit être apte à concourir. Sinon, il faut interdire ce parti. Et je pense que Marine Le Pen aura ses 500 signatures.
Comment déterminer qui a le droit, ou pas, de se présenter à l’élection présidentielle ?
Pour le moment, constatons que le système a bien fonctionné. Franchement, quelqu’un qui n’arrive pas à recueillir 500 signatures sur 45 000 élus, du maire au parlementaire en passant par le conseiller régional ou général, c’est qu’il n’a pas sa place dans l’élection présidentielle. Le système qui existe est donc plutôt convenable. Je m’exprime à titre personnel : on ne peut pas être candidat à l’élection présidentielle simplement pour présenter quelques idées. Il faut avoir une reconnaissance territoriale que les élus locaux sont à même de donner. Jusqu’à présent, il n’y a jamais eu de candidat vraiment légitime qui ait été empêché de concourir, et le système permet d’éviter des candidats de diversion. On parle parfois du cas de Jean-Marie Le Pen en 1981, mais il était alors à la tête d’un vrai parti d’extrême droite totalement minoritaire.
Débat
«Prenons garde aux effets pervers d’un changement. Attention de ne pas modifier le système en pire »
27 janvier 2012