Débat
Le « pigeon », oiseau de bon augure ?
22 octobre 2012
Les « pigeons » non plus ne font pas le printemps. Les patrons à l’initiative de cette fronde inattendue auront pourtant peut-être, finalement, rendu service à François Hollande et à son équipe.
En obtenant des pouvoirs publics qu’ils allègent leur projet de taxation des plus-values en cas de cession d’entreprise, ces créateurs de start-up et autres autoentrepreneurs militants d’un jour ont forcé la nouvelle « gauche de gouvernement » à sortir de l’ambiguïté qu’elle cultive encore à l’égard de l’entreprise avec un grand « E », première source de création de richesses ? et d’emplois ! Elle ne le claironne pas, bien sûr, mais en revenant aux responsabilités la gauche gouvernementale a pris conscience de l’aggravation de la fragilité des firmes françaises dans la compétition internationale, du fait de l’érosion
continue de leur compétitivité depuis quinze ans au moins. Hors caméra, Michel Sapin le re connaît, « il est nécessaire de donner des armes aux entreprises pour les aider à réduire le déficit du commerce extérieur ». Formule, toute en fausse pudeur, qui fleure encore bon son politiquement correct mais qui en dit long sur l’effroi qui a saisi le ministre du Travail et ses collègues devant l’importance de l’enjeu. Ne pas décourager l’initiative, les investissements de croissance, l’innovation.